Arles : un journaliste de Planète Animaux tabassé et placé en garde à vue !
Deux journalistes de Planète Animaux étaient à Arles ce week-end pour couvrir les manifestations contre la corrida qui se déroulaient dans le cadre de la féria de Pâques. Mais ce dimanche, une action militante a dégénéré : l’un de nos journalistes a été passé à tabac par des aficionados, qui ont détruit notre matériel ! Nous avons besoin de votre aide !
Ce dimanche 5 avril 2015, vers 14 heures, des manifestants anti-corrida ont décidé de bloquer les 2 camions qui conduisaient les taureaux aux arènes, pour tenter d’éviter la mort des animaux. Ils se sont couchés sur la route, afin d’empêcher les véhicules d’avancer. « Les conducteurs du camion sont sortis, très énervés, et la situation a dégénéré. Ils étaient environ 4 à 5 par camion, soit 8 à 10 aficionados au total. Les pro-corrida se sont jetés sur les anti qui étaient allongés au sol et ont commencé à les tabasser tandis qu’ils étaient à terre. Simon (ndlr : notre journaliste) était à l’écart, il filmait et prenait des photographies des événements. Les aficionados se sont alors jetés sur lui, tous ensemble, d’un seul coup. Ils l’ont roué de coups, puis ont saisi son matériel photo (du matériel professionnel d’une valeur de plusieurs milliers d’euros) et l’ont complètement détruit avant de le jeter à plusieurs centaines de mètres de là. Simon a reçu des coups de poing, des coups de pieds dans la tête. Il avait même des traces de chaussures sur le visage ! », nous raconte une militante qui était présente.
Impossible de savoir si notre journaliste a été soigné
Simon a été placé en garde à vue à 15h30, avec 7 autres anti-corrida, mais ce n’est qu’à 18h00 que sa compagne Orianne, qui est rédactrice-en-chef de Planète Animaux, a été prévenue par le commissariat d’Arles. Au téléphone, le policier insinue que notre journaliste serait en faute. Il indique «Manifester c’est bien, mais il y a des limites». Il ajoute que Simon pourrait être condamné (mais sans préciser pour quel motif), et que sa garde à vue est à « durée indéterminée ». Il déclare, sur un ton énervé : « moi aussi il y a des choses que je n’aime pas, je n’aime pas les cons, c’est pas pour autant que je veux les tuer, à un moment il faut être intelligent ». Lorsqu’Orianne lui demande si Simon a pu voir un médecin, il rétorque sèchement : « Ca ne vous regarde pas ! ». Puis il continue, avec un mépris total pour notre travail : « Vous, journalistes, vous avez peut-être beaucoup de temps, moi je suis pressé, j’ai pas le temps ». Orianne précise alors que Simon n’a rien fait, qu’il était en train de réaliser des photographies. «Etre journaliste ne donne pas droit à tout ! », rétorque le policier, manifestement très agacé. La communication s’arrête là. Impossible de savoir quand Simon sera relâché, ni si il a été soigné.
Notre deuxième journaliste sur place, Olivia, vient de se rendre au commissariat pour tenter d’avoir des informations à ce sujet. Il lui a été signalé que Simon ne serait pas relâché avant « au moins demain matin ». Olivia n’a pas assisté aux événements décrits plus haut, elle couvrait une manifestation qui se déroulait ailleurs dans Arles. Elle est arrivée sur les lieux de la rixe au moment où les anti-corrida étaient emmenés par les forces de l’ordre, elle a rapidement pu voir Simon blessé, et notre matériel complètement détruit.
Enfin, nous n’avons absolument aucune information concernant les 7 autres militants également détenus au commissariat. Nous espérons pouvoir vous en dire plus à leur sujet lorsqu’ils auront été relâchés.