Etre végétalien ou ne pas être écoresponsable, telle est la question ! (documentaire/tribune libre)

Source : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/etre-vegetalien-ou-ne-pas-etre-163844

 

Il est temps de savoir ce que vous avez dans le ventre…

Selon Winston Churchill « les hommes trébuchent parfois sur la vérité mais la plupart se redressent et passent vite leur chemin comme si de rien n’était. »

Serez-vous de ceux-là ou saurez-vous prendre le temps de considérer les données de l’élevage en particulier, de la consommation de produits animaux en général afin d’en tirer les conséquences et, si ce n’est déjà le cas, faire le choix d’une conduite responsable au plan écologique ?

Churchill disait vrai pour une raison très simple : nous sommes des êtres d’habitudes et lorsque nous renonçons à l’une d’entre elles, quelle qu’elle soit, c’est une part de nous-mêmes qui meurt. Notre résistance au changement est donc bien compréhensible.

Le problème est que, tout naturel qu’il soit, ce penchant, cet « instinct de conservation », n’est pas anodin car « quand des personnes honnêtes qui sont dans l’erreur apprennent la vérité, soit elles cessent d’être dans l’erreur, soit elles cessent d’être honnêtes. »

Le documentaire de Kip Andersen et Keegan Kuhn intitulé Cowspiracy mérite toute votre attention et votre soutien (même s’il est visible gratuitement en vostfr ici) car son argumentaire simple et efficace — qui démontre, entre autres, que l’agriculture animale est de loin le premier producteur de gaz à effet de serre — va très probablement vous mettre face à ce choix difficile : rester honnête ET changer ou bien fermer les yeux pour ne rien avoir à changer.

En effet, il contient non pas une mais des vérités saisissantes dont, pour la plupart, nous ignorons tout étant donné que les médias et les politiciens restent silencieux à leur égard alors même qu’ils prétendent parfois énoncer une « vérité qui dérange. »

J’ai fait le choix de rester honnête et donc, vu les arguments présentés par Cowspiracy, j’admets que la survie de l’humanité ne peut passer que par le végétalisme — hormis le cas, pas forcément improbable, d’une réduction dramatique des populations à l’occasion d’une guerre mondiale ou d’une pandémie (genre film) d’horreur.

Me voilà donc décidé à changer mes habitudes et à renoncer à l’alimentation d’origine animale.

En tant que psychologue de l’habitude, je sais que cela va être un sacré combat car même si je me passe très facilement de viande, renoncer à tout aliment d’origine animale est autrement plus exigeant. Si elle existait, il est probable que je rejoindrais l’association des Omnivores Anonymes.

Mais même en son absence, il nous est possible de mobiliser ce qui fait la principale force de tels groupes : les mécanismes d’influence sociale inhérents au fait que l’image que nous avons de nous-mêmes est avant tout construite par l’intériorisation de la représentation que les autres se font de nous (cf. l’hypothèse du miroir social de Charles H. Cooley).

En clair, nous sommes prêts à beaucoup de sacrifices pour pouvoir continuer à penser que nos proches voient en nous une personne pleine de qualités ; une personne qui a, notamment, le courage et la détermination de se tenir à ses décisions quoi qu’il en coûte.

Bref, ainsi que les expériences de psychologie sociale l’ont amplement prouvé, il n’est rien de plus efficace pour rester fidèle à ses choix que de s’engager publiquement à le faire.

C’est justement ce que me permet cet article.

Je prends donc ici l’engagement que l’année 2015 sera la dernière qui me verra omnivore. L’année prochaine je serai végétalien. Qu’on se le dise !

Pour finir, comme je n’aime rien tant que la lucidité, je voudrais exprimer ma gratitude aux auteurs de Cowspiracy — ainsi qu’aux amis qui me l’ont fait découvrir — pour la gifle formidable que je viens de prendre en découvrant ces vérités qui renversent et, donc, remettent les choses à leur place.

J’imagine qu’à partir de là, il pourrait exister mille luttes à engager pour assumer pleinement nos responsabilités vis-à-vis de l’humanité présente et future mais une chose après l’autre : d’abord la prise de conscience et le passage à l’acte individuel.

Il sera toujours temps de se donner ensuite un programme d’actions individuelles et collectives afin de mieux contribuer à la survie de l’humanité ; survie dont on ne peut plus raisonnablement douter qu’elle soit en balance.