Modifié le 03/05/2016 à 15:00 | Publié le 03/05/2016 à 13:41
L’exploitation bovine de Drucat-Le Plessiel, près d’Abbeville, était initialement conçue pour 1 000 bêtes.
La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a demandé par courrier au préfet de la Somme une nouvelle enquête publique concernant l’extension de 500 à 880 vaches laitières de la ferme dite des « Mille vaches » située à Drucat (Somme).
Le projet de regroupement de cheptels de la ferme laitière « conduit à des modifications et augmentations substantielles de plusieurs sources de pollutions, notamment l’augmentation de la quantité d’effluents, l’impact sur les odeurs liées au stockage de fumier et de lisier ou l’impact lié au trafic routier supplémentaire », a affirmé la ministre dans un courrier daté du 2 mai adressé à Philippe De Mester, le préfet de la Somme, et communiqué à la presse.
L’ensemble de ces éléments « m’amènent à considérer qu’une telle augmentation d’effectifs ne peut être autorisée dans le cadre de la procédure de regroupement et doit faire l’objet d’une nouvelle procédure d’autorisation avec réalisation d’une étude d’impact et une enquête publique », a ajouté Mme Royal.
Décision attendue ce mardi sur l’extension du cheptel
Mardi après-midi, doit se tenir une séance du Conseil départemental de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques (Coderst), au cours de laquelle le préfet de la Somme devait initialement annoncer une décision concernant l’extension du cheptel, selon cette préfecture.
Une première enquête publique sur l’extension de 500 à 880 vaches laitières de la ferme dite des « Mille vaches » s’était soldée le 23 février par un avis favorable, mais seulement consultatif, rendu par une commission ad hoc de trois personnes.
Dans ses conclusions, la commission estimait que les critiques et craintes formulées par les opposants n’étaient pas véritablement fondées et ne reposaient pas sur des bases scientifiques incontestables.
L’exploitation bovine de Drucat-Le Plessiel, près d’Abbeville, était initialement conçue pour 1 000 bêtes. Sa capacité autorisée avait été ramenée à 500 en février 2013 par la préfecture, mais à fin juillet 2015 elle en comptait déjà 763 et « environ 850 aujourd’hui », selon son directeur d’exploitation Michel Welter.
Interrogé par l’AFP, celui-ci s’est déclaré « effaré » par cette décision. « Je suis tombé des nues, je ne comprends pas une telle décision, j’attends des explications lors du Coderst », a-t-il ajouté.
« Camouflet »
« C’est une victoire pour nous ! Mme Royal et Mr Le Foll (ministre de l’Agriculture, N.D.L.R.) ont entendu nos arguments. Il est évident que le projet d’extension induit des changements substantiels en termes d’effluents notamment, et c’est ce qui justifie cette demande d’étude d’impact, qui est un camouflet pour les commissaires enquêteurs ayant donné un avis favorable », s’est en revanche félicité de son côté auprès de l’AFP Michel Kfourny, le président d’honneur et membre du CA de l’association Novissen, qui milite contre l’extension du cheptel et revendique 2 900 adhérents.