Que ressentez-vous lorsque vous regardez votre cher et tendre compagnon à 4 pattes dans les yeux ? De l’amour et du plaisir ?
En matière de chimie, révèle une récente étude menée par des chercheurs japonais, il semblerait qu’il se produise à ce moment entre le chien et son maître un processus hormonal similaire à celui que ressentent une mère et un enfant quand ils échangent un regard et qui contribue à renforcer leurs liens. A ce moment, on constate une production d’ocytocine, l’hormone de l’attachement, chez l’animal comme chez son propriétaire. Elle est aussi produite quand le maître caresse son chien.
Les chiens ne communiquent pas entre eux par le regard comme nous le faisons. Mais voilà plus de 30 000 ans qu’ils évoluent à nos côtés et comprennent notre mode de communication qu’ils se sont en partie approprié.
Une expérience a été menée sur 30 chiens et leurs maîtres et 11 loups et leurs soigneurs. Car les chercheurs souhaitaient aussi savoir si cette production d’ocytocine existait chez les loups.
Le résultat d’une longue évolution
Les duos se sont regardés dans les yeux, pendant un court instant puis pendant un plus long moment. Divisés en groupe, certains hommes caressaient leur animal en même temps, d’autres leur parlaient tandis que les autres sont restés immobiles.
Il est apparu que plus le regard est long, plus le taux d’hormone d’attachement produit est élevé. Et les chiens qui étaient caressés en même temps ont regardé leur maître plus longtemps.
Plus tard, lors d’une seconde expérience, l’hormone a été déposée directement sur les narines de certains chiens. Les animaux ont échangé des regards plus longs avec leurs maîtres, et tout particulièrement les femelles, ont noté les chercheurs. Le taux d’ocytocine a en outre augmenté chez les propriétaires des chiens ayant été traités.
Chez les loups en revanche, aucune production d’ocytocine n’a été détectée, et très peu d’échanges de regards ont été observés lors des deux expériences.
Cette étude tend donc à prouver qu’il s’agit bel et bien d’une affaire de domestication. Et surtout, elle confirme combien il est bénéfique d’avoir un compagnon à 4 pattes avec lequel partager une véritable complicité. Des recherches ont montré qu’une administration d’ocytocine semblait avoir un effet bénéfique sur le comportement social de personnes atteintes d’autisme et du syndrome d’Asperger. Elle pourrait aussi avoir une incidence sur les symptômes de la schizophrénie.