Un trafic de chiots en pleine rue dans le Vieux-Nice
Publié le – 30
Un trafic de chiots serait opéré par des sans-papiers des pays de l’Est dans le centre de Nice.
Ils toucheraient aussi d’autres quartiers de la ville. Les autorité ont, semble-t-il, du mal à trouver la parade pour le faire cesser.
Certains n’ont que quelques jours. Pas sevrés, ils risquent la mort. Et pourtant, ces chiots, qui viennent de naître, sont en vente sous le manteau dans les rues du Vieux-Nice et également rue de France, quartiers Notre-Dame ou Gambetta.
Une habitante du quartier ancien, qui tient à garder l’anonymat par peur des représailles et que l’on nommera Hélène, remue ciel et terre depuis plusieurs mois pour mettre un terme à ce trafic. En vain.
«Les trafiquants, ce sont des hommes des pays de l’Est qui font la manche devant les églises», accuse cette «activiste», comme elle se qualifie.
Animalerie clandestine en plein air
Un jour, en se promenant dans le Vieux-Nice, elle est tombée par hasard sur un de ces hommes assis par terre avec un chiot sur un carton. «Il faisait la quête. L’animal était là pour attendrir les passants. Mais pas que. Quand je lui ai parlé du chiot, il m’a dit qu’il était à vendre.»
Depuis, cette femme a vu le quartier se transformer en «animalerie clandestine. C’est un vrai trafic.»
D’où viennent ces animaux ? «De trafics avec les pays de l’Est ou de reproduction locale», confirme Françoise Leblanc, enquêtrice de la Société de défense des animaux.
«Un jour, en demandant des explications sur la naissance d’un chiot à un de ces sans-papiers, je suis tombée sur le carnet d’une chienne, qui était toujours au nom de la propriétaire. Elle voulait se débarrasser de son animal. Elle l’a donné et ils l’ont fait se reproduire. Sa progéniture s’est retrouvée sur le trottoir», incrimine Hélène, qui n’ose imaginer les conditions dans lesquelles vivent ces animaux.
«Ils sont souvent porteurs de maladies comme la parvorise, qui est mortelle, voire de la rage», prévient la SDA. Les prix affichés varient entre 100 et 200 euros, quant aux races, c’est souvent des animaux «croisés portes et fenêtres». Mais Hélène a aussi vu des petits labradors et même dernièrement un jeune bouledogue anglais.
Les autorités se renvoient la balle
Quant aux autorités, que ce soit la police municipale, la police nationale, la préfecture, «on dirait qu’elles se renvoient la balle», souffle Hélène, qui a alerté le maire en novembre 2014.
Début mars 2015, elle a reçu une lettre du directeur de la police municipale, où il assurait que ses agents portaient «un intérêt particulier» à sa requête. Le 8 décembre dernier, un fonctionnaire a rencontré Hélène, «afin d’établir un point précis de la situation.»
Mais,avance le responsable, «la police nationale ne peut prendre les dépôts de plainte que dans les cas où la maltraitance sur animaux est matérialisée. Nous leur transmettons néanmoins vos informations quant aux suspicieux de trafic animalier.»
La pression est-elle suffisante ? Les associations s’activent et arrivent parfois à faire bouger les lignes. Mais face aux profits potentiels, les trafiquants, pendant ce temps, prospèrent.
Les assoc’ tentent d’impliquer la police niçoise
Il y a dix jours, elle a vécu une petite victoire. Françoise Leblanc, enquêtrice à la SDA, la Société de défense des animaux, avec l’aide de policiers municipaux, a réussi à récupérer quelques chiots auprès d’un SDF qui ne semble pas avoir de problèmes de fin de mois et arrive en ville le matin «en Mercedes noire.»
De son côté, Célia, de l’association Au service des animaux, estime que la police niçoise est «plus efficace et plus sensible ici que dans bien d’autres communes des A-M.»
Pour cette protectrice des animaux, «si on est témoin de tels agissements, il faut alerter une association, même si toutes ne répondent pas toujours présentes.»
Pourquoi ? Tout simplement, cela permettra à l’association de pouvoir récupérer les chiens et éviter la mise en fourrière.
Enfin, dernier conseil à toutes les personnes qui veulent donner leur chien et passent parfois des annonces sur des sites en ligne, « il faut que les femelles soient stérilisées afin de ne pas servir à la reproduction. »
SDA : 04.93.88.71.47. Au service des animaux : 06.61.25.31.72.