A Nice, les assoc’ s’allient contre la castration des pigeons

A Nice, les assoc’ s’allient contre la castration des pigeons

Publié le

Les assoc' s'allient contre la castration des - 29078405.jpg
Dernier conseil de guerre, hier avant la bataille juridique qui s’ouvre ce matin. Autour de la table, les représentants des principales associations niçoises : Jacques Leboucher de l’ARPA, Chantal Fontanessi de l’AJPA, Clémence Razeau, Christian Razeau et Michel Durieux du Collectif animalier 06, ainsi que leur avocat Me Darmon.Laurent Carré et Franck Fernandès

Cette délibération du conseil municipal aura réussi le tour de force de rallier contre elle les principales associations départementales de protection des animaux(1). Votée en septembre 2014, elle institue une régulation par castration des pigeons.

« C’est cruel, radical, barbare ». Les mots sont durs, mais les représentants des associations, qui se sont regroupées, sont ulcérés contre l’initiative de la municipalité.

À tel point qu’elles se sont fédérées pour attaquer en justice la délibération en question.

Ce jeudi matin, elles se sont rendues au tribunal administratif avec leur avocat pour déposer un recours.

Une maltraitance gratuite

Car, pour elles, pas de doute, ce choix relève de « la maltraitance gratuite »faite aux volatiles.

« 80 % des pigeons castrés de cette façon vont mourir dans d’atroces souffrances. Le procédé est viable pour les chats, mais pas pour les pigeons. Tous les vétérinaires vous le diront », assènent les responsables associatifs.

Preuve, selon eux, que la mise en place de la stérilisation chirurgicale « à la chaîne » ne marche pas, « des villes comme Paris et Bruxelles, l’ont abandonnée. Et ce ne sont pas des villages. »

Combien sont-ils ?

Mais cette décision municipale, prise « sans débat ni concertation »,interroge les défenseurs de la cause animale.

«On annonce qu’il y a aujourd’hui à Nice 40.000 pigeons. Où sont-ils ? C’est une plaisanterie. En 2011, on avait estimé leur population à 20.000. Depuis, elle est en régression. »

Pourquoi «un changement si radical» dans la régulation ?

« Des méthodes douces existent déjà avec des pigeonniers contraceptifs permettant de gérer les naissances », notent les associations. Qu’est-il arrivé alors ?

« Il y a un problème de santé ? De sécurité publique ? Les pigeons sont-ils devenus dangereux ? A-t-on enregistré un pic d’inflammations pulmonaires, alors que les médecins n’ont rien vu de tel ? Les Niçois sont-ils si gênés que cela par ces animaux ? »

Animal diabolisé

« On diabolise l’animal qu’on cherche à tuer »,accusent ces bénévoles. Car, pour eux, pas de doute, « on veut se débarrasser des pigeons. »

Il ne s’agit rien de moins que d’un « massacre institutionnalisé », au profit d’une entreprise privée (qui n’est pas encore désignée) et qui « pendant 4 ans, engrangera jusqu’à 120.000 euros chaque année ».

« De l’argent public jeté par les fenêtres », tempêtent-ils.

Si les pigeons disparaissent de la ville,« d’autres espèces, des rats, des goélands prendront leur place » préviennent les associations.

Devant le tribunal administratif, l’avocat des associations, Me Darmon, va plaider que les « conditions biologiques de l’espèce, le pigeon étant considéré comme un animal domestique, ne sont pas respectées. La puissance publique veut réguler une espèce. Une mesure impérative » qui ne serait pas motivée.

Interrogés, les services de la Ville attendent d’étudier le recours pour apporter une réponse.


(1) Le Collectif animalier 06, l’Alliance pour le respect et la protection des animaux (ARAP), l’association justice pour les animaux (AJPA), et la société de défense des animaux (SDA).

 pigeonsNM1

NM pigeons 2