Réponse à une omnivore amoureuse des animaux.

Photo de Olivier Grandovec.

Réponse à une omnivore amoureuse des animaux.
Donc, si l’on suit votre raisonnement Vi Vi (et les autres), on peut également prétendre aimer les femmes, disons certaines (pour coller mieux a votre raisonnement), et accepter le fait que d’autres soient maltraitées, violées ou tuées?
Cette comparaison n’a rien d’illogique ou d’absurde, tout simplement parce que les animaux, tout comme vous et moi, ressentent la douleur, ont peur de mourir et ne souhaitent qu’à vivre en paix.
Sauver quelques animaux, dans les élevages ou les abattoirs, n’arrêtera pas ce massacre insensé et ignoble à tout point de vue, cependant j’approuve et soutiens totalement ce genre d’actions, nobles et courageuses.
Le fait qu’ils n’appartiennent évidemment pas à ceux qui les tirent de cet enfer n’a strictement aucune importance, tout comme le fait que beaucoup ne les considèrent pas comme pouvant être des animaux de compagnie et pensent qu’ils sont sur terre pour ce faire bouffer.
Ce qui par contre permettra un jour de réduire considérablement, voir même de stopper, la production de viande, c’est tout bêtement une prise de conscience générale de la part des consommateurs face à la souffrance et aux graves problèmes de pollution et de famine dans le monde qu’engendrent l’agriculture intensive, l’élevage, le transport et l’abatage (se renseigner sur Google).
Cela peut paraitre utopiste, mais cela semble être la solution la plus évidente aux yeux de beaucoup de personnes, qu’elles soient spécialistes en la matière ou non.
Fût un temps, l’esclavage était considéré comme normal par une grande majorité, tout comme le fait que la femme n’avait pas ou beaucoup moins de droits que l’homme. Ces choses existent encore de nos jours malheureusement, mais elles ne sont plus acceptées comme auparavant et les gens aujourd’hui se battent contre ces injustices et ces inégalités.
Pour en revenir au sujet qui nous intéresse ici, je tiens à poser cette question:
Comment, après avoir vu la vérité en face (car ce n’est pas les vidéos tournées en caméra cachée qui manquent sur internet), peut-on consciemment faire abstraction de la vie misérable et si horrifiante que nous réservons à ces êtres tout aussi sensibles que nous?
Non, je ne suis pas né végétarien. Pour tout vous dire, j’ai consommé de la chair animale pendant 34 ans et un jour sans viande était pour moi un jour sans grand intérêt. Tout au long de cette époque, j’ai dû avoir l’occasion de voir ce qu’il se passait dans les élevages et les abattoirs (entre autres) une fois ou deux. Cela m’a bien évidemment choqué sur le coup, je dis sur le coup car peu de temps après, j’ai fini pas oublier en me disant que cela ne devait pas se passer ainsi partout et tout le temps et que, ma foi, ces animaux étaient « faits pour ça ».
Au bout de cette longue période d’ignorance plus ou moins voulue, j’ai commencé a m’intéresser de plus près à la condition animale et au rapport que l’homme entretient avec ce dernier. J’ai lu et vu quantité de choses absolument horribles, que cela soit dans le domaine de l’élevage ou des abattoirs, de la vivisection, du cirque et autres. Des choses presque inqualifiables tellement elles vous glacent le sang, des images et des cris de désespoir et/ou de douleur qui m’ont hanté pendant plusieurs semaines.
J’ai compris que ma façon de vivre et de me nourrir ne collait pas du tout avec mes propos. J’ai alors décidé de ne plus jamais manger de viande, du jour au lendemain, contrairement à d’autres qui l’ont fait de façon progressive, ce qui est très bien également, je n’ai rien à redire là-dessus.
Ce n’est pas forcément parce qu’on vous en parle que vous aller changer votre régime alimentaire d’un coup, j’en suis un bon exemple je l’avoue.
Le fait de discuter de ce sujet grave avec d’autres, de les informer, peut déjà les amener à se renseigner d’avantage par eux-mêmes et peut-être un jour changer leur façon de penser.
Certains prennent conscience de ces choses très jeunes, d’autres ont besoin de plus de temps, c’est un cheminement qui peut parfois être long, mais l’important dans tout cela, c’est d’arriver à se mettre, ne serait-ce qu’un instant, à la place de ces animaux.
S’imaginer être celui qu’on roue de coup pour finir la gorge tranchée, celle à qui on arrache ses enfants, celui à qui on fait subir les pires tortures sur une table de laboratoire, à qui on administre de force toutes sortes de substances chimiques qui vous brûlent horriblement à l’intérieur ou vous rongent les yeux, ou celui qu’on humilie et qu’on bat dans le but de lui apprendre des tours contre nature et sans intérêt pour amuser la galerie…
Celui qui n’est tout simplement qu’un vulgaire esclave, que l’on considère comme un bien ou une marchandise et qui n’a aucun droit.
On ne peut utiliser les mot liberté ou choix pour justifier le fait qu’on consomme de la viande, qu’on utilise des cosmétiques testés sur les animaux, parce qu’on va au cirque ou au zoo en famille ou parce qu’on aime la chasse, l’utilisation de tels mots dans ce cas est totalement immoral.
La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres et non le contraire.
Crier haut et fort qu’on aime les animaux lorsqu’on n’a pas (encore) compris cela est faux et tout simplement illogique, on ne les aime pas tous, pas véritablement, on en aime que certains.
Jamais pour ma part je ne ferais de mal, d’une façon ou d’une autre, à celui que je respecte et que j’aime, tout comme je ne resterais jamais insensible au sort que d’autres lui font subir, car je considère qu’il ne m’est pas nécessaire de tuer ou torturer (ou laisser un autre tuer ou torturer un être vivant à ma place) pour me permettre de bien manger et vivre en bonne santé.

Olivier Grandovec